Didier Desmet, Artiste I.M.C. | Ecrits | Textes et fragments | Monographie |
ANGOISSE ! J'éprouve le besoin d'écrire ! Ce besoin est étrangement gravé sur les parois de mon cœur qui, telle la cire de la bougie, ne cesse de fondre. Surgi tout droit d'un songe qui m'a invité à me rasseoir sur les bancs des incertains, il franchit l'étroite ruelle qui mène au spleen d'un poète solitaire. Maculé d'infimes larmes conçues pour un amour auquel je crois, ma poitrine me fait souffrir… toute mon âme souffre pour cet amour quasi-impossible voir peut-être même fantomatique ! Aujourd’hui, il m'est impossible de sortir du sommeil sans revoir son visage désormais peint sur chacun des sillons que les larmes ont creusés sur mes joues. Me faut-il l'oublier ou l'aimer d'avantage ? Comment enfouir un amour tel que celui qui est né en si peu de temps ? Semblables aux serres de l'aigle qui emprisonnent une proie, cet amour use de son emprise pour gouverner en empereur absolu sur ma vie. J'ai provoqué l'amour et depuis il me tue. La tristesse me gagne, telle la gangrène qui ne cesse d’affecter la chair et de ronger les os de sa proie ; et elle honorera le pacte passé avec son amie la Mort, en lui confiant l’âme fragile de son repas ! Je suis en proie avec une angoisse permanente que la solitude accentue de jour en jour. L'amour emplie mon cœur, mais l'impression qui m'emprisonne d'une peine que je pensais pouvoir canaliser, est étrangère à toutes celles qui m'aidaient jusque là à vivre... à survivre. Cette impression déchire la toile peinte de toutes mes joies et peines antérieures, et s'incruste dans mon esprit pour guider mes pas vers "un futur déjà oublié". Même si l'amour est un sentiment ancré en moi, je reste persuadé que jamais je ne pourrai me délecter de son nectar enivrant. Il est très déroutant de "contempler" l'image que son visage projette sur un miroir impersonnel et de la "haïr" le lendemain. Car son nom est tatoué sur la chair de mon cœur déjà bien meurtri, je ne peux que l'aimer. Alors que mon âme, tel un spectre fantastique, s'évade en Alsace, mes nuits si froides sans lui se font un peu plus chaudes ! Didier Desmet. Février 2005 |